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Cafés Le Gascon : rencontre avec Vincent Paris

 

La torréfaction Cafés Le Gascon est née en 1960 à Pau. C’est une belle histoire de famille dans laquelle le savoir-faire et l’amour du café se transmettent depuis 3 générations.

Pour mieux connaitre cette Maison, nous avons rencontré Vincent Paris, gérant et petit-fils du fondateur.

 

Logo Cafés Le Gascon

Cafés Le Gascon : une histoire de famille

 

Avec le sourire et son accent chantant, Vincent Paris nous transporte dans l’univers des Cafés Le Gascon et nous raconte leur histoire.

« La torréfaction des Cafés Le Gascon a été créée en 1960 par mon grand-père. Mon père l’a ensuite gérée pendant plus d’une quarantaine d’années puis j’ai à mon tour repris l’affaire en novembre 2019. Je suis donc la 3ème génération. »

L’amour du café a-t-elle motivé la création de cette torréfaction ? Pas exactement. C’est en réalité une opportunité qui a mené le grand-père de notre gérant actuel a lui donner naissance.

« Mon grand-père était fils de boulanger et travaillait à l’époque pour un petit torréfacteur qui s’appelait le Vert Galant. Il l’a ensuite racheté, d’où le logo vert du roi Henri IV que nous avons conservé, mais qui s’est plutôt transformé en d’Artagnan » avoue Vincent en riant.

Pour notre gérant, la dénomination de la torréfaction est donc liée à l’histoire d’Henri IV qui avait pour ambition de rayonner sur l’ancienne Gascogne. A l’image du roi, les Cafés Le Gascon souhaitent élargir leur clientèle au-delà du département des Pyrénées-Atlantiques.

« À l’heure actuelle, on est présents sur les Landes, le Pays-Basque, le Béarn, la Bigorre… Mais notre but est de nous ouvrir sur Bordeaux, Toulouse et tout le grand axe du Sud-Ouest. »

Aujourd’hui, le siège de la torréfaction se situe à Pau. Il existe une boutique sur Idron et un dépôt se trouve à Biarritz.

 

« Le CHR reste le cœur de mon métier. C’est mon poumon. »

 

Les clients des Cafés Le Gascon sont majoritairement des CHR. Comme Vincent Paris nous l’explique, il s’agit d’une clientèle historique de la Maison.

« Le CHR représentait historiquement 90% de la clientèle. À l’origine, il y avait un point de vente dans les Halles de Pau. Pour se développer, on a quitté les Halles et on a créé une nouvelle boutique à Idron qui sert de showroom pour les professionnels et de point de vente pour les particuliers. Il y a des plages horaires plus larges, un parking… On y fait de la dégustation, de la formation, de la vente d’accessoires comme les tasses et les machines. »

Si Vincent adore travailler avec les CHR, il nous raconte comment la crise sanitaire l’a contraint a se diversifier.

« Depuis le COVID, la boutique a beaucoup évolué. On a aussi créé un site internet et on s’est lancés dans la grande distri locale sur le Béarn, le Pays Basque, les Landes et la Bigorne. Pour les pros, on fait aussi de l’OCS c’est-à-dire qu’on fournit le café, la machine et le service dans les bureaux et les entreprises. »

Malgré tout, Vincent affirme que les CHR demeurent ses moteurs.

« Aujourd’hui, c’est 70% car la grande distri a pris de la place. Mais le CHR reste le cœur de mon métier. C’est mon poumon. »

 

« Que souhaitez-vous transmettre à vos clients ? »

 

« 70 à 80% de nos clients sont des CHR. Ce qu’on veut leur transmettre, c’est une relation et une connaissance du café. Connaitre le produit, s’y intéresser, car il y a une méconnaissance du café en France. »

En riant, il ajoute : « vous savez, à l’époque, mon père disait ‘j’ai vendu du café en buvant de la bière’. Aujourd’hui, on essaie de mettre le café au cœur de la discussion. »

Concernant les particuliers, Vincent propose les mêmes cafés que pour les CHR.

« On propose les mêmes cafés CHR dans la boutique et en grande distri. L’idée c’est d’amener l’expertise du café de comptoir à la maison. On veut amener le savoir-faire de l’espresso dans la maison de nos clients. »

L’objectif ? Ne jamais dénaturer l’art du café.

« Il y a des nouvelles choses dans le café, c’est bien. Mais on veut perpétuer et transmettre ce qui était bien fait jusqu’à maintenant mais très peu connu. »

 

« Ma facilité, c’est le commerce. »

 

Le parcours de Vincent Paris ? Une aventure complète et tout-terrain.

« J’ai un peu tout fait » nous confie-t-il avec amusement. « Je suis dans l’entreprise familiale depuis tout petit. J’ai fait tous les postes : j’ai été à l’usine, à la torréfaction, j’ai fait livreur, vendeur, j’ai fait commercial, responsable commercial et aujourd’hui j’ai repris la boite. La chance que j’ai, c’est de connaitre tous les postes, d’avoir un avis pro sur tous les postes. »

Avant de devenir gérant des Cafés Le Gascon, Vincent travaillait dans les saisons et a toujours eu l’âme commerciale.

« J’ai fait un BEP vente, un BAC pro commerce puis un BTS MUC. Ma facilité, c’est le commerce. J’ai appris sur le tas. J’ai aussi beaucoup appris grâce à mes parents concernant la torréfaction, la clientèle et la gestion. »

 

Famille et esprit local : valeurs clés des Cafés Le Gascon

 

« Les valeurs sont très familiales. La proximité avec la clientèle et les salariés, l’écoute, sont aussi très importantes. »

Pour Vincent Paris, les Cafés Le Gascon sont une grande famille. Avec reconnaissance, il évoque son ressenti.

« J’ai des employés qui sont là depuis plus de 30 ans, qui m’ont connu gamin. C’est plus une relation familiale que des collègues. Ce qui ressort vraiment, c’est ce côté famille et c’est valable pour les clients. On a des clients qu’on connait depuis 30 ans. Des amis d’enfance aussi, parfois. »

Au-delà des valeurs familiales, notre gérant insiste sur l’importance de l’esprit local.

« Une autre valeur c’est aussi le côté local. On est torréfacteurs du Sud-Ouest, on est impliqués dans notre région. »

 

Torréfaction spécialisée expresso : une distinction des Cafés Le Gascon

 

« On essaye de faire des choses simples et de qualité. Historiquement, on a une torréfaction spécialisée expresso, un peu plus poussée pour le marché des CHR. On a par exemple notre mélange tradition, qui est un mélange 100% arabica. Avant, il s’appelait le mélange vert. Il a changé de nom mais pas de composition et il fait aujourd’hui partie des 3 plus grosses ventes. »

La Maison s’est également ouverte à d’autres méthodes afin de répondre aux nouvelles envies des consommateurs.

«  Notre métier est poussé vers l’expresso donc une torréfaction qui correspond aux CHR. Mais on propose aussi des torréfactions plus claires pour d’autres types d’infusions typées slow coffee (coffee shop, particuliers…). C’est une niche de clientèle plus technique, plus poussée, qui va vers le slow coffee, les moccamaster… Pour ça, il faut aller chercher des origines plus spéciales et torréfier plus clair. On se met au goût du jour. »

 

« Notre force, c’est la connaissance du métier depuis 3 générations. »

 

 

Passionné par son travail, Vincent Paris nous explique à quel point la connaissance et l’esprit collectif jouent un rôle crucial dans le développement de son entreprise.

« Notre force, c’est la connaissance du métier depuis 3 générations. On a su s’adapter tout en gardant ce qui a été bien fait. Mon grand-père a créé quelque chose, mon père l’a développé et depuis, on a gardé ce qui marche. »

Vincent témoigne également de sa reconnaissance envers ses collaborateurs.

« Ma force, c’est aussi mon équipe sur le terrain. On est 14, c’est une petite PME. C’est un mélange d’anciens et de nouveaux. On a une proximité et une réactivité qui font notre force. Aujourd’hui, on a les connaissances du métier et du terrain. On est là pour nos clients, pour les former, on est réactifs. Tout ça, c’est grâce à une équipe formée et qui a les mêmes valeurs que celles du Gascon. »

 

« Notre spécialité, c’est le café du quotidien, abordable pour tout le monde. »

 

« Pour choisir nos cafés, on fait appel à nos importateurs. Nous sélectionnons des cafés d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie. Ils peuvent venir d’Inde, du Vietnam, du Mexique, du Guatemala… »

Les produits des Cafés Le Gascon sont des cafés simples et travaillés. Il s’agit majoritairement de blend maison 100% arabica ou de mix arabica et robusta. La torréfaction mélange par exemple du robusta vietnamien à de l’arabica d’Éthiopie et du Brésil.

« On fait beaucoup de mélanges dans le monde du CHR parce qu’on associe des bons cafés avec des cafés plus faciles à travailler. Par exemple, le robusta apporte de la crème et de l’onctuosité donc il est facile à travailler. Mais derrière, il faut que ce soit bien dosé alors on ajoute de l’arabica. On ne va pas à plus de 30% de robusta car il est trop amer et corsé. Bien mélangé, bien dosé avec d’autres origines, on sort des choses bien crémeuses et parfumées. Par exemple, le mélange tradition 100% arabica a passé 3 générations. Ça marchait à l’époque et ça marche toujours. Il y a quelques cafés de spécialités pour se faire plaisir mais notre spécialité c’est le café du quotidien abordable pour tout le monde. »

Teaser pour les amateurs : les Cafés Le Gascon sont en train de travailler sur une gamme de cafés bio et équitable. Hâte d’en savoir plus !

 

Les Cafés Le Gascon depuis l’origine du Groupement Émeraude

 

« Mes parents font partie de la première équipe du Groupement Émeraude. »

Soucieux d’améliorer le pouvoir de négociation des torréfacteurs et de créer une relation entre eux, les parents de Vincent Paris ont décidé de participer à la création du Groupement Émeraude. Aujourd’hui, le gérant nous explique les raisons pour lesquelles il est heureux de faire partie des adhérents.

« L’intérêt principal, c’est la relation qu’on peut avoir les uns avec les autres. En tant que torréfacteur, c’est un métier dans lequel on a peu de confrères proches. Le Groupement permet de poser des questions, d’évoluer. Il créé des relations entre patrons artisans torréfacteurs que l’on peut utiliser pour essayer de faire avancer les choses. C’est un peu comme une fédération qui essaie de défendre le monde du café car on est plus puissants à plusieurs. Ça nous permet aussi de pouvoir négocier un peu et d’avoir un peu de pouvoir chez certains fournisseurs. »

 

Le futur des Cafés Le Gascon selon Vincent Paris

 

L’avenir sera radieux pour les Cafés Le Gascon. En tout cas, c’est ce que souhaite Vincent Paris. Avec le sourire et beaucoup d’humilité, il évoque ses ambitions pour la suite.

« L’ambition c’est de rester local mais de se diversifier. On voudrait être plus présents sur plusieurs canaux de distribution: être plus présents sur la grande distri, l’épicerie fine, les entreprise, le site Internet… Notre principale ambition c’est d’être encore là dans 20 ans et, qui sait, de transmettre le savoir-faire à une 4e génération. » En riant, Vincent Paris ajoute « si c’est le cas, ce seront des filles ! Mes 2 filles veulent déjà reprendre la boutique. Elles adorent jouer à la marchande. »

 

« Et comment imaginez-vous le Groupement Émeraude dans 5 ans ? »

 

Concernant l’avenir du Groupement Émeraude, Vincent lui souhaite évidemment la même prospérité.

« 5 ans c’est demain : comment l’imaginer ? » Songeur, il complète ses propos : « Tout ce qui est local a le vent en poupe : profitons-en. Le Groupement a tout à jouer sur les 5 prochaines années car le local est à la mode pour une question d’écologie et de proximité. La plupart des torréfacteurs comme nous ont tout à jouer. »

 

« Une anecdote pour finir ? »

 

 

Face à cette question, Vincent Paris se replonge dans l’enfance et nous partage l’un de ses souvenirs.

« Lorsqu’on parle d’être tombé dans la marmite quand on était petit, je crois que ça me correspond parfaitement. J’ai toujours connu mon père et mon grand-père avec l’odeur du café sur eux, sur leurs vêtements, dans leur voiture. Je me souviens comme je sautais sur les sacs en jute de café dans l’entrepôt. Le café a toujours fait partie de ma vie. »

Un très grand merci à Vincent Paris pour ce bel échange, authentique et sincère. Nous souhaitons une longue vie aux Cafés Le Gascon.

 

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